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Egypte – La confrérie à la croisée des chemins : Note stratégique (CMAIS) Partie 4

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Afrique News

Le soutien de l’armée : le compte-à-rebours est lancé

Les réactions officielles à l’échelle internationale à l’issu de ce massacre comme celles évoquées en Egypte de la part des ONG, ont empêché l’armée et les forces de sécurité d’aller de l’avant pour disperser les sit-in de Rabiaa Al Adawia et Nahda au Caire, afin d’éviter plus de pressions au vu de ce que cela signifie à plusieurs niveaux y compris la perte du soutien de quelques associations et partis politiques. Ces derniers craignent de perdre leur crédibilité aux yeux du peuple sur le plan de la défense de la démocratie et des Droits de l’Homme.

Ainsi, nous remarquons l’hésitation du mouvement du « 6 Avril » et surtout du mouvement «tamarod ». Il s’est avéré qu’une surenchère existe entre les formations composées par la jeunesse (telles que tamarod) et les partis politiques pour se démarquer sur la scène politique. Notons que dans ce cadre, le « 6 Avril » a invité la jeunesse de la confrérie à une table ronde chez l’imam de la mosquée Al Azhar, la plus haute autorité religieuse du pays, pour trouver une solution à la crise tandis que « Tamarod » choisissait de se positionner carrément contre ce qu’elle considère aujourd’hui comme un « Coup d’Etat ».

Le prix Nobel de la paix, El Baradai, nommé vice-président provisoire de l’Etat égyptien suite à la destitution de Morsi, et qui a ouvert son parti politique « Addoustour » aux anciens partisans du régime de Moubarak, s’est placé comme défenseur de la démocratie et des Droits l’Homme en lançant plusieurs appels pour garantir la liberté. Ce qui a reflété un différend avec le gouvernement provisoire égyptien.

La Justice au service de l’armée

Au fil des heures, l’appareil de Justice soupçonné par les Frères Musulmans d’être un héritage du régime de Moubarak, n’a cessé de confirmer leurs reproches. Le blanchiment du Président déchu par la révolution du 25 Janvier, et l’accélération des arrestations au sein des dirigeants et des partisans de la confrérie, en sont la preuve. Tous ces faits ont conduit certains observateurs à qualifier ces actes judiciaires de « pièce théâtrale ». Pis encore, le Président islamiste évincé s’est trouvé entraîné dans une campagne de désinformation surréaliste comme celle qui l’accusait d’être un espion au service du Mouvement Hamas palestinien. Reste à signaler que les médias et la presse égyptienne pro-gouvernementales ont joué le rôle de porte-parole de l’armée et du gouvernement en place, au détriment de leur crédibilité et de la déontologie de leur métier.

Le prix de la victoire

Depuis le déclenchement de ce processus, plusieurs observateurs se posaient la question si l’Egypte ne se dirigeait pas vers un scénario à l’algérienne ? Néanmoins, il existe des nuances et des détails qui font certainement la différence et qu’il faut évoquer. Dans le cas algérien, les choses se sont déroulées ainsi :

Dans un témoignage confié à la télévision Qatarienne Al Jazeera, le Professeur Talib Ibrahimi, ancien ministre des Affaires Etrangères à l’époque de Chadli Benjdid, sou#en qu’Abdelkader Hachani, l’un des principaux dirigeants du FIS (Front Islamiste du Salut), parti islamiste algérien, lui a rendu visite juste après la victoire écrasante de son parti au premier tour des législatives. Le FIS avait remporté 137 sièges sur 231, soit 80 % de la totalité des sièges parlementaires.

Lors de cette rencontre, Taleb Ibrahimi, avait exprimé sa crainte concernant les conséquences de cette victoire. Ensuite, lors d’une deuxième visite, Hachani, en présence du beau-frère de Benjdid, avait proposé de porter à la connaissance du Président Chadli, que son parti, le FIS, était prêt à ne pas participer au second tour des élections.
Mieux que ça, le FIS avait proposé de soutenir les candidats du FLN, Front de Libération National, lors du second tour, en échange de trois postes au sein du gouvernement : la santé, l’éducation et les affaires sociales.

Or, cette propositon « généreuse » s’est évaporée quelques heures après. L’éviction de Benjdid a donné l’impression qu’un lien existait entre la proposition du FIS et le « départ » du Président algérien. Ceci s’est déroulé le 3 et 4 Janvier 1992, et à partir de cette date, la nouvelle image du célèbre Général El Arbi Belkhir commence à s’illustrer sur la scène politique algérienne. Les conséquences furent lourdes, bien sûr, avec une guerre civile qui a conduit à plus de 200 000 victimes au bout de quelques années.

Il convient de noter que l’institution militaire a autorisé la création de partis de tendance islamiste uniquement pour isoler et affaiblir le FIS. C’est dans ce cas que Cheikh Mahfoud Nahnah a créé, 6 décembre 1990, le Hamas (algérien), un parti islamiste proche des Frères Musulmans. De même, un autre parti islamiste est créé en Septembre 1990 : Nahda (algérien). Il est dirigé par Jaballah, qui est en l’occurrence l’un des politiciens algériens les plus proches du Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste tunisien Ennahda.

Cette démarche n’a pas porté ses fruits contrairement à ce qu’attendait l’armée : 5,4% des sièges pour Hamas et 2,2% pour Nahda, contre 47,3% pour le FIS (soit 187 sièges), ce qui lui a donné une majorité écrasante au sein du parlement algérien.

PS : article : Compagnie Méditerranéenne d’Analyse et d’Intelligence Stratégique.

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Rédacteur Pascal Gibert

Rédacteur en chef du magazine en ligne Panafricain GriGriNews.com : rédacteur journaliste depuis plusieurs années, à commencé dans les domaines de la communication, puis par la suite dans les relations presse, rédacteur indépendant et partisan! Hyperactif dans les domaines du web, de l'information, veille internet concernant tous les pays d'Afrique. Ardent défenseur de la souveraineté des pays d'Afrique, passionné de géopolitique Africaine, dévore les news d'Afrique pour informer le grand public de la désinformation généralisée dans les médias au sujet de l'Afrique... Vive l'Afrique!!!
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