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Où sont donc les derniers philosophes, politologues et clercs par ce temps de relégation de la science du charabia?

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Afrique News

« Les thèses relatives à la différence et à la hiérarchie de l’intelligence ont toutes été réfutées. La notion de « race » elle-même est rejetée par la biologie moléculaire. Les théories biologiques de l’intelligence attachées au dogme de l’inégalité des peuples ou des hommes propagées par des pseudos-savants ont été sévèrement récusées. »

1-A commencer par Agassis (1807-1873) qui a prétendu que les « races » sont apparues séparément sur terre, validant en cela la thèse spécieuse du polygénisme contre la thèse scientifiquement admise du monogénisme, qui veut que l’humanité soit apparue à un seul en droit en premier, en Afrique dans la Rift Valley, avant de se répandre sur la surface de la Terre.

2-Morton pour sa part a tenté de justifier au XIXè siècle la pseudo-théorie du polygénisme à partir de son idée superstitieuse de la mesure de la capacité crânienne.

3-Il en a été de même de celui que l’on considère comme le père de la craniométrie, Broca (1824-1880) qui a voulu établir une correspondance entre la taille du cerveau et la division sociale (Noirs/Blancs, Hommes/Femmes, Intellectuels/Non-intellectuels…)

4-On peut en dire autant de Lombroso (1835-1909), qui a fondé l’anthropologie criminelle qui a défendu l’idée saugrenue que les délinquants présentaient des caractères biologiques rétrogrades et simiesques…Or il est établi que l’idée de chromosome du crime est une absurdité…

5-Ainsi donc, jusqu’au XXème siècle, la pseudo-science a souvent invoqué de fausses théories pour justifier les mythes inégalitaires, les préjugés racistes et la mythomanie différentialiste.

6-Mais le plus inquiétant est que ces théories, bien que rejetées en raison de leur fausseté et de leur caractère séparatiste et dogmatique continuent d’alimenter la glose politicarde vraisemblablement éloignée de la sphère scientifique…

7-Cet anachronisme révèle à quel point la science a du mal à conjuguer avec le dogmatisme idéologico-politique dominant… Lévi-Strauss, le père du relativisme culturel serait-il ignoré au lieu où a professé sa doctrine révolutionnaire ? Le relativisme anarcho-épistémologique de Feyerabend serait-il donc lui aussi à ce point insoupçonné ? L’idée qu’instruit la science selon laquelle les peuples dont on parle si malencontreusement ça et là sont tous issus de la seule branche négroïde à l’origine serait-elle encore ignorée et rejetée contre ?

8-N’a-t-on pas suffisamment les folies constitutives du fait d’admettre le principe définitivement réfuté de leur hiérarchisation ? Défend-on aujourd’hui encore cette idée désastreuse après le nazisme ? Veut-on vraiment reconduire l’idée saugrenue et grotesque que les peuples sont à traiter différemment du fait de leurs différences, de leurs origines ? Vieille et inintelligible thèse du darwinisme social dont on aurait pas vu suffisamment vu les excès après le ségrégationnisme aux USA, l’Apartheid en Afrique du Sud? Que les philosophes, politologues et clercs se taisent en République après de tels paralogismes, de tels outrages à la science, voilà qui fait penser au détournement de la pensée, à son accommodement avec la force et à son inféodation à l’idéologie la plus hostile au républicanisme…

8-Que l’on ait même voulu courtiser un certain électorat maximaliste et chercher à créer le basculement providentiel resté introuvable et pathétiquement espéré, n’aurait-on pas -consciemment ou inconsciemment – conforté le dogme obscurantiste du darwinisme social et heurté les dernières espérances de ceux qui font profession de penser ? Sachons demeurer penseurs pour déconstruire les idées les plus violentes et les plus désastreuses pour la République et qui hypothèquent la possibilité même du vivre-ensemble. Car, si constitutionnellement le peuple est un, unique et indivisible, à quoi renvoie subrepticement l’idée de division interne de la Citoyenneté qui s’attache à au dérapage ? En république, il n’y a point de peuples, mais un peuple, dépositaire de la légitimité. De la même manière qu’en République, il n’y a point de « Diversité », mais d’unicité… La « Diversité » est anti-républicaine, seule l’indivisibilité est républicaine…

A propos du Professeur Grégoire Biyogo

Grégoire Biyogo, philosophe, égyptologue, et politologue africain, né au Gabon, élève et continuateur de ses trois Maîtres Cheikh Anta Diop, Jacques Derrida et Tisra Ndong Ndoutoume.

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Rédacteur Grégoire Biyogo

Historien de la philosophie, spécialiste de Derrida et de Rorty, Grégoire Biyogo est professeur Habilité à Diriger des Recherches. Lauréat de la Sorbonne, il enseigne la poétique à l'Université Omar Bongo de Libreville et la méthodologie de la recherche au séminaire doctoral du CEE de Paris XII.
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