« Actualités Afrique, 27/09/2013 : Quelque soit la date des prochaines élections, le type de régime, la fixation de la durée du mandat présidentiel (4-5 ou même 7 ans), le prochain gouvernement devra faire face au plus grand marasme économique de l’histoire de la Tunisie (si l’on excepte 1881, année du début de la colonisation). »
Plan d’Ajustement Structurel
Les évènements des années 80 ayant conduit au PAS (Plan d’Ajustement Structurel) des Institutions Financières Internationales de 1987, ne seront rien du tout comparé à 2014-2015.
L’ensemble des prêts contractés à coup de milliards de $/€ et des « dons », les baisses de productivités et l’endettement des Entreprises/Institutions publiques (Eau, Electricité, Transport, Communication, Santé Publique, Retraite, Enseignement,…), le sur-engorgement de la fonction publique par des recrutements fait pour acheter la paix sociale et non pensés en terme d’efficience amputant dangereusement le budget de l’Etat de plusieurs milliards de dinars, ainsi que les accords internationaux de libre échange signés avec l’Europe et les USA sans avoir préalablement consolidé les moyens nationaux publics et privés de production propres de richesses, vont conduire mécaniquement à la vente des bijoux de famille tunisiens.
Autorités complices
Une fois ces ventes faites, cette « privatisation », les autorités de régulation ne suivant pas au mieux et au pire complices, ainsi qu’une fiscalité plus dure envers les entreprises d’état se répercutant directement dans la poche du consommateur (Eau, Electricité, Energie, Nourriture et loyers beaucoup plus chers…)+ suppression de la caisse de compensation, les germes d’une révolution bien plus sanglante se mettront en place.
Investir dans l’appareil productif
Aussi deux choix d’investissement seront proposés au gouvernement si celui-ci veut se maintenir au pouvoir coûte que coûte:
1. Investir dans l’appareil répressif
2. Investir dans l’appareil productif
La solution 1 ne peut durer que si le système de cloisonnement de l’information économique/financière essentielle (comme celle sur l’exploitation de nos ressources naturelles, ou bien celle sur l’évasion fiscale…) perdure ainsi que les habitudes de corruption actives ou passives. Cette solution est celle de l’irresponsabilité et de la trahison des objectifs de la révolution.
La solution 2 ne peut se mettre en place que s’il y a consensus commun pour établir la transparence nécessaire à toute bonne gouvernance, et que sans un minimum de Souveraineté Économique, la population tunisienne ne sera que locatrice d’une Tunisie ne lui appartenant plus. Cette solution est celle de la responsabilité : elle n’est qu’une question de volonté politique et civile. Seule la solution 2 permettra l’accès à une réelle démocratie ainsi qu’à l’établissement de la paix sociale.
Article de presse Copyright ©2013. Mohamed BALGHOUTHI. Tous droits réservés.