« 02/04/2015, Dakar, Sénégal : Plusieurs experts exerçant au Sénégal dans l’agriculture, la recherche et la lutte contre la malnutrition ont planché, jeudi à Dakar, sur l’importance de la bio-fortification agricole pour la nutrition. »
« L’objectif de la bio-fortification est de rendre les aliments plus nutritifs. Pour ce faire, il faut procéder à la sélection de variétés de mil, patate douce, haricot, maïs, entre autres, qui sont riches en fer, zinc, vitamine A et autres minéraux ou vitamines importantes dont la consommation quotidienne par les populations ciblées leur fournit plus de micronutriments que les variétés habituelles », a expliqué Dr Dieynaba Sall Sy, directrice du Centre pour le développement horticole (CDH) de l’Institut sénégalais de recherche agricole. Elle prenait part à un panel sur « les cultures bio-fortifiées dans l’agriculture pour la nutrition » organisé par le projet USAID-Yaajeende dans le cadre de la 16ème Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales de Dakar (FIARA).
Poursuivant son propos, la Directrice du CDH a souligné qu’au Sénégal, la bio-fortification porte pour le moment sur la patate douce, le mil, le maïs et le haricot commun. « Ce qui est intéressant dans la bio-fortification, c’est qu’elle se fait naturellement et n’engendre aucune modification génétique. Au Sénégal, les variétés concernées sont adaptées et donnent d’excellent résultats », a indiqué Dieynaba Sall Sy. Toutes choses qui font dire à Todd Vincent Crosby, directeur de l’USAID-Yaajeende, que ‘’grâce à son coût abordable et sa capacité de rendre les denrées alimentaires de base ciblées plus nutritives, la bio-fortification représente une solution durable pour contribuer à réduire la malnutrition à grande échelle ».
‘’C’est pourquoi, a-t-il dit, la première phase du projet USAID-Yaajeende mis en place depuis 2011 pour appuyer le Gouvernement du Sénégal à améliorer l’état nutritionnel des populations de Bakel, Kédougou, Kolda et Matam, en particulier chez les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et allaitantes par l’Agriculture Pour la Nutrition (APN),va élaborer une deuxième phase ». Saluant l’apport de ce projet, Abdoulaye Ka, coordonnateur du Programme de renforcement de la nutrition (PRN), a souligné que la bio-fortification peut ‘’bien aider le Sénégal dont la nutrition est partie intégrante des priorités politiques, à atteindre ses objectifs dans ce domaine en ce sens qu’elle aide à diversifier et rendre accessible les aliments ».