« 26/01/2015, Dakar, Sénégal : L’historien sénégalais Ibrahima Thioub, a expliqué lundi à Dakar que l’influence économique des pays occidentaux ayant pratiqué l’esclavagisme pèsent lourd sur les sociétés de l’Afrique de l’ouest. »
« L’influence économique des puissances esclavagistes, construite sur quatre siècles, pèse pèse lourd sur les sociétés ouest africaines », a notamment dit le professeur Thioub, par ailleurs recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Il animait la conférence inaugurale de « l’Académie d’été » de l’école doctorale Études sur l’Homme et la Société (ETHOS) de l’UCAD et le Centre International de Recherche de l’Université Humboldt de Berlin. Cette session qui prend fin ce 31 janvier porte sur « le travail dans les sociétés post-esclavagistes : genre et générations ».
Selon l’historien, cette influence économique de l’esclavagisme a créé « un climat d’insécurité dans la région de l’Afrique de l’ouest » où elle a également généralisé la violence avec des groupes captivant des personnes. « Aujourd’hui, au vu de ce qui se passe, la région avec des groupes terroristes qui prennent des otages ou enlèvent des personnes, on a l’impression que l’histoire se rejouait », a expliqué le professeur Thioub.
Selon lui, malgré plusieurs décrets adoptés en Europe contre l’esclavagisme dans les colonies, cette pratique a perduré en Afrique coloniale. « Les stigmates de l’esclavagisme peuvent ne pas être visibles pour le non-initié, mais pour les initiés, ces stigmates sont perceptibles », a-t-il dit, soulignant que certains interdits relèvent des méthodes villageoises de lutte contre l’esclavage.
Parmi ces méthodes, il a cité l’interdiction qui était faite aux enfants de sortir à 13h et à 19h, moments propices à la capture des enfants. « On interdisait aux enfants de sortir à ces heures de peur d’être emportés par les esprits. Or ces esprits n’étaient personne d’autre que les capteurs d’enfants qui rodaient autour des villages », a expliqué le professeur Ibrahima Thioub.