« Actualités Afrique, Libye (Zouara), 6/11/2013 : Un groupe armé de la minorité Amazigh, qui observe un sit-in dans le terminal gazier de Millitah, dans l’ouest de la Libye, a annoncé mercredi soir qu’il fermait le gazoduc Green Stream livrant le gaz à l’Italie. »
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Le gaz ne part plus en Italie…
Nous avons donné l’ordre à l’administration (du complexe gazier) d’arrêter les livraisons de gaz vers l’Italie, a déclaré Younes Naniss, un porte-parole des manifestants. La fermeture du gazoduc prend du temps pour des raisons techniques. Elle doit être effective dans quelques heures, a-t-il précisé. Le complexe gazier situé près de la ville amazighe de Zouara, à 100 km à l’ouest de Tripoli, est géré par Millitah Oil and Gas, une société mixte détenue à parts égales par le groupe énergétique italien ENI et la Compagnie nationale de pétrole (NOC).
Ce complexe fournit à l’Italie 17 millions de m3 de gaz par jour via le gazoduc Green Stream. M. Naniss a précisé que son groupe avait opté pour l’escalade après la décision du Congrès général national libyen (CGN) de reporter l’examen d’une mesure qui devrait permettre aux Amazighs d’inscrire leur langue et leurs droits culturels et ethniques dans la future Constitution. Plus tôt, le patron d’ENI, Paolo Scaroni, avait indiqué que des manifestants bloquaient le terminal de Millitah. Cela nous pousse à fermer complètement les exportations vers l’Italie, avait-il ajouté.
La Libye négocie ses droits
Le service de presse du géant pétrolier italien n’a pas su préciser si les manifestants étaient armés ou s’il s’agissait d’un rassemblement pacifique. Mercredi, des protestataires en tenue militaire et armés de kalachnikovs occupaient plusieurs parties du complexe gazier. Les armes sont destinées à notre auto-défense, a expliqué M. Naniss, ajoutant toutefois que la tension était montée d’un cran depuis mardi soir entre les manifestants et le directeur du complexe qui les a qualifiés de pirates.
Exigences des Amazighs et minorités
Ces Amazighs observaient depuis une semaine un sit-in dans le terminal de Millitah pour réclamer les moyens de défendre leurs droits dans l’élaboration de la future Commission constitutionnelle. Les Amazighs ainsi que d’autres minorités libyennes, qui doivent compter six représentants parmi les 60 membres de cette commission, exigent que les articles sur les spécificités culturelles des minorités soient adoptés par consensus et non par un vote à la majorité.