« Joseph Kabila a prêté serment pour un second mandat à Kinshasa. Des chars ont été déployés toute la journée dans les rues de Kinshasa qui est un grand fief de l’opposition d’Etienne Tshisekedi. Tshisekedi soutient qu’il a été élu démocratiquement par les congolais et a promis de prêter serment à la nation congolaise vendredi. »
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Mandat d’arrêt pour Kabila
Etienne Tshisekedi 79 ans est le leader de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social. Il n’a pas appelé à un boycott général et a des manifestations, il soutient qu’il a été élu démocratiquement par la population congolaise. Assumant ses fonctions, le ‘président’ Etienne Tshisekedi a lancé un mandat d’arrêt pour Joseph Kabila lors de sa première conférence de presse et a ‘enjoins de n’obéir qu’à l’autorité légitime.’
Une victoire frauduleuse et contestée de Joseph Kabila
Le résultat officiel de 49% des voix pour Joseph Kabila contre 32% pour Etienne Tshisekedi est discrédité par le chef de l’opposition. Certains avaient reçus leurs cartes d’électeurs mais ne pouvaient pas trouver leurs noms sur les listes affichées à l’extérieur des bureaux de vote, probablement dû à des problèmes logistiques et au faible niveau d’alphabétisation des populations. Ajoutons à cela la pauvre éducation civique des populations et nous obtenons l’environnement électoral dans lequel Joseph Kabila a gagné. L’ancien président Zambien Rupiah Banda a aussi critiqué le déroulement des élections congolaises. Il a déclaré que le déroulement des élections a été «compromis» par des défis logistiques et budgétaires, notamment la livraison à la dernière minute du matériel électoral. Bien qu’il ait félicité la commission électorale pour leur dernier effort avant le sondage du 28 Novembre, Mr. Banda a déclaré Banda que les bulletins de vote et les listes d’électeurs étaient absents dans beaucoup de régions.
Vers un hiver Africain ?
Au Gabon déjà, les populations ont décidé une grève illimitée demandant la démission d’Ali Bongo Ondimba dont le parti PDG revendique une victoire malgré le très faible taux de participation au Gabon. Il est très possible que la situation dans les deux pays dégénère et de nouveaux conflits de pouvoir ravagent ces deux pays. D’un autre cote, les Africains (ressortissants d’Afrique Sub-saharienne) ne sont pas prêts à devenir des martyrs, particulièrement les congolais qui ont encore du mal à digérer la deuxième guerre du Congo. Toujours est-il qu’on n’a pas besoin de beaucoup de mots pour décrire le succès démocratique de la Tunisie au prix des 224 vies.
Comment sortir d’un tel dilemme en RDC?
« Tout dépendra de l’attitude de Tshisekedi qui revendique déjà 54% des suffrages: jusqu’où ira-t-il? Mais aussi du comportement de l’armée et de la police vis-à-vis de ses partisans, selon qu’elles tirent dans le tas, au risque de déclencher une réaction en chaîne incontrôlable, ou qu’elles se montrent relativement permissives. Un autre facteur pèsera: la réaction des géants du continent Africain, l’Angola, l’Afrique du Sud, la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), l’Union africaine. L’impression dominante à ce stade, c’est qu’aux yeux de la plupart des dirigeants influents, la reconduction de Joseph Kabila est plus à même de prévenir le chaos et de préserver une forme de stabilité. En revanche, s’il y a des manifestations monstres, des militants tués par dizaines et un pouvoir qui vacille, ni ces pays ni ces institutions ne pourront rester inertes. »