« Beaucoup de pays africains, malgré leur appartenance à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) censée les aider à accélérer leur développement économique avec sa politique de libéralisation toujours plus grande du commerce international, se sentent mis au ban du marché occidental qui ferme la porte à leurs produits. »
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Une économie libérale moribonde en Afrique
Une explosion qui n’aurait pas eu lieu sans la mise en place d’accords commerciaux préférentiels comme l’AGOA, loi adoptée en 2000 par le Congrès américain sous la présidence de Bill Clinton. Elle établit, jusqu’en 2015, une coopération économique et commerciale avec une quarantaine de pays africains en vue de promouvoir les échanges commerciaux entre les deux parties, en facilitant notamment les exportations africaines vers les Etats-Unis. Elle vise également à établir des liens d’affaires plus étroits entre ces deux parties dans des secteurs comme le textile, l’agriculture et l’artisanat. Mais à condition évidemment que les pays concernés suivent les principes de l’économie libérale même s’ils risquent de voir leurs marchés inondés par des produits à très bas prix asphyxiant encore plus les producteurs locaux. L’AGOA a surtout profité aux pays pétroliers, les échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Afrique étant essentiellement dominés par les hydrocarbures. L’un des seuls pays africains non exportateurs d’hydrocarbures à avoir pu réellement tirer profit de ce programme grâce au textile, aux secteurs agricole et forestier, est le Ghana.
L’Afrique pénalisée par les accords commerciaux préférentiels
Des problèmes significatifs dans d’autres domaines liés à l’offre et à la compétitivité, empêchent les pays africains de tirer le meilleur parti de ce type d’accords commerciaux préférentiels. Leurs tentatives d’accéder aux marchés des pays du Nord se heurtent ainsi à des obstacles douaniers et à des normes de plus en plus difficiles à atteindre. Ce qui dans le secteur de l’agriculture, par exemple, plonge ou maintient les producteurs africains dans la pauvreté, car contrairement à leurs collègues européens ou américains, ils ne reçoivent pas de subventions gouvernementales pour compenser le manque à gagner. Une politique de subvention, qui en créant ainsi une concurrence déloyale sur le marché international, les empêche de vivre de leur production.